Après des décennies de bouleversements et de croissance intense, les métropoles latino-américaines sont entrées dans une phase de ralentissement : la population augmente mais à un rythme modéré et l’étalement urbain semble contenu. L’expansion urbaine, auparavant nettement orientée par l’autoconstruction, est aujourd’hui encadrée par le capital immobilier et les pouvoirs publics et, parallèlement, la valorisation foncière est devenue à la fois systématique et généralisée.
L’article présente une série d’hypothèses pour comprendre la métropole actuelle, dans une perspective de longue durée. Entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe, la relation particulière – urbaine, sociale, politique – qui s’établit entre le centre et la périphérie (populaire) a fait de Buenos Aires une ville cosmopolite et inclusive. Ce processus s’inscrit dans une temporalité caractérisée par l’aspiration moderniste d’une urbanisation fondée sur une idée de l’espace public, d’un imaginaire urbain et d’un modèle de cohésion sociale. Cependant, durant ces trois dernières décennies, la ville a connu une nouvelle orientation, en raison de la multiplication des fractures sociales et urbaines. Ceci peut s’expliquer par les changements structurels de la ville, qui passe du modèle de la ville expansive à celui de la ville archipel. La ville expansive était traversée par une triple tension : vers l’extérieur en ce qui concerne le territoire (expansion urbaine), vers l’intérieur en ce qui concerne la société (mobilité sociale) et vers l’avant, dans le temps (idée de projet). La ville archipel n’en est pas l’exact contraire et ne suppose pas l’existence d’un modèle dualiste, conforme aux vieux schémas structuralistes. La richesse et la pauvreté ne sont que deux des pôles d’un fonctionnement socio-urbain qui peut être décomposé en différentes vitesses. Ces derniers forment une multiplicité de circuits qui s’entrecroisent selon des modalités différenciées, mais qui ne permettent plus d’imaginer une forme de citoyenneté urbaine partagée.
La métropole de Lima connaît actuellement un boom économique porté par la croissance soutenue du PIB au cours dix dernières années. De même, après un demi-siècle d’expansion territoriale informelle et fragmentée, la ville connaît en ce début de 21e siècle un processus de densification résidentielle promu par des instances aussi bien privées que publiques. Malgré ces bouleversements, la perception de la qualité de vie à Lima par ses habitants fait ressortir un grand mécontentement vis-à -vis des questions de sécurité et de transport, deux domaines sensibles du quotidien. Dans cet article, les récents développements en matière de logement et de transport sont analysés à la lumière de ce contexte et de la relation qu’ils entretiennent avec l’espace public urbain.
Depuis plus de deux décennies, Santiago expérimente de nouvelles modalités de régulation de la croissance urbaine. Dans le centre-ville, les autorités publiques ont encouragé le développement de l’activité immobilière afin d’inverser la tendance au dépeuplement des quartiers historiques. En périphérie, l’étalement urbain a cessé d’être combattu pour devenir l’objet d’une négociation sur le co-financement des frais engendrés par la périurbanisation. Santiago est ainsi devenu un exemple de gestion de la production urbaine à travers le marché. Toutefois, la « coalition de croissance » formée par la haute fonction publique et l’industrie immobilière affronte aujourd’hui le défi d’un mouvement social urbain en pleine recomposition. De nouvelles organisations revendiquent le droit à décider du sort de leur environnement urbain. Se pose alors la question de comment concilier l’impératif du maintien de l’activité économique et la demande d’une démocratisation réelle de la gouvernance métropolitaine.
Après avoir connu une phase prolongée de déclin entre les années 1960 et les années 2000, le centre de São Paulo renoue avec la croissance démographique et attire à nouveau l’attention des pouvoirs publics et des milieux économiques : des populations aux profils variés s’y installent tandis que se déploient des activités économiques, que les investissements immobiliers reprennent et que se multiplient les projets d’aménagements. L’analyse des mouvements de population, de la composition des ménages, de la distribution de la richesse et de la valorisation immobilière généralisée dans les quartiers centraux nous permet d’éclairer le repeuplement du centre. Il résulte pour un bonne part de l’installation de populations des couches populaires, bien souvent des immigrés internationaux. Cependant, certains secteurs de la zone centrale connaissent aussi des formes d’embourgeoisement, même si ce phénomène n’atteint pas les proportions attendues.
Cet article veut contribuer à l’analyse des différenciations socio-spatiales de la ville de Mexico, en proposant un suivi diachronique de deux dimensions de la division sociale de l’espace : une dimension démographique et une dimension socio-économique. À l’échelle de la zone métropolitaine d’une part et à celle des grands types de peuplement d’autre part, il s’agit d’interroger l’évolution des formes et des degrés de la division socio-spatiale engendrée par l’inégale répartition des groupes sociodémographiques dans la ville, ainsi que l’articulation entre les stratifications sociales et celles des parcs de logements. En portant l’analyse sur l’évolution des indicateurs censitaires au sein des différents types de peuplement entre 1990 et 2010, nous mettrons en évidence les trajectoires propres à chacun. Leur confrontation permettra d’identifier les différences de rythmes et d’intensité et ce faisant, d’apprécier comment les écarts se creusent ou au contraire se résorbent.
La certification des réserves de pétrole lourd dans la Ceinture Pétrolifère de l’Orénoque (CPO) apparaît comme la pierre angulaire de la stratégie du Venezuela, pour attirer les investissements étrangers et favoriser les transferts de technologie destinés à assurer à ce pays un rôle de puissance énergétique globale durant les décennies à venir. Sur le plan intérieur, la mise en valeur de la CPO est censée conforter les bases du « socialisme » instauré par le Président Hugo Chávez, en faisant du Projet Socialiste Orinoco (PSO) un instrument de développement territorial pour l’axe Orénoque – Apure et un projet pilote pour le Venezuela. Mais la disparition du Commandant Chávez a quelque peu changé la donne politique, alors que le pays est toujours confronté aux maux d’une économie rentière de plus en plus dépendante de l’évolution des cours du pétrole. Malgré une volonté affichée de rupture avec le passé, nous mettons en évidence des éléments de continuité par rapport aux stratégies antérieures de développement du Venezuela pétrolier qui font peser la menace d’un échec sur cette politique. La production de la CPO tarde à décoller et les développements socio-productifs qui doivent l’accompagner ne sont guère perceptibles jusqu’à présent. Cet article s’attache à le démontrer en analysant les différentes composantes du PSO et ses impacts prévisibles dans les domaines économique, politico-territorial et socio-environnemental.
Depuis la Révolution de 1917, l’Etat mexicain a redistribué des ressources sur son territoire, y compris dans les zones rurales du Sud-Est considérées comme les plus pauvres : sous forme de terres agricoles, ou encore d’emplois publics dans l’éducation ou l’industrie du pétrole. Nous observons ici comment, dans la région de Tehuantepec, ces ressources continuent indirectement d’organiser la subsistance des familles. L’article s’appuie sur différents exemples de familles disposant d’un emploi à PEMEX, l’entreprise pétrolière nationale, et analyse leur trajectoire sur trois générations. Il montre ainsi comment les bénéficiaires de la réforme agraire comme les employés de PEMEX sont devenus, au fur et à mesure de la raréfaction de ces ressources, des titulaires, transmettant leur titre à la génération suivante, ou bien le faisant valoir sur un marché local. Ces titres, devenus peu nombreux et insuffisants pour la subsistance de la génération suivante, s’articulent aujourd’hui à des projets de mobilités dans lesquels les familles, pour les conserver, maintiennent des points d’ancrage fort dans la région de départ.
La certification des réserves de pétrole lourd dans la Ceinture Pétrolifère de l’Orénoque (CPO) apparaît comme la pierre angulaire de la stratégie du Venezuela, pour attirer les investissements étrangers et favoriser les transferts de technologie destinés à assurer à ce pays un rôle de puissance énergétique globale durant les décennies à venir. Sur le plan intérieur, la mise en valeur de la CPO est censée conforter les bases du « socialisme » instauré par le Président Hugo Chávez, en faisant du Projet Socialiste Orinoco (PSO) un instrument de développement territorial pour l’axe Orénoque – Apure et un projet pilote pour le Venezuela. Mais la disparition du Commandant Chávez a quelque peu changé la donne politique, alors que le pays est toujours confronté aux maux d’une économie rentière de plus en plus dépendante de l’évolution des cours du pétrole. Malgré une volonté affichée de rupture avec le passé, nous mettons en évidence des éléments de continuité par rapport aux stratégies antérieures de développement du Venezuela pétrolier qui font peser la menace d’un échec sur cette politique. La production de la CPO tarde à décoller et les développements socio-productifs qui doivent l’accompagner ne sont guère perceptibles jusqu’à présent. Cet article s’attache à le démontrer en analysant les différentes composantes du PSO et ses impacts prévisibles dans les domaines économique, politico-territorial et socio-environnemental.
Editor: ESKA
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